Il était une fois lors de la création du monde, au Temps du Rêve, sept sœurs qui vivaient près de Napperby Creek; sept sœurs qui voyageaient au sein des étendues désertiques des territoires du Grand Nord.
Une jour elles se sont aperçues qu’un homme mauvais et violent appelé Tjakammarra les poursuivaient tout plein de mauvaises intentions qu’il était.
Et les sept sœurs s’enfuirent, mais il restait à leur poursuite; il avait le pouvoir de se transformer et de les retrouver à chaque fois qu’elles avaient un nouveau refuge.
Un jour, à Kurlunyalimpa, elles s’échappèrent en se jetant dans un grand feu magique qui les conduisit à la Voie Lactée en les transformant en sept belles étoiles brillantes.
Mais Tjakammarra s’était aperçu que le feu magique avait transformé les sept belles sœurs en une merveilleuse constellation.
Alors il se jeta lui aussi dans le feu magique et instantanément devint à son tour une étoile brillante appelée Étoile du Matin dans la Ceinture d’Orion.
Et il se remit à la poursuite des sept sœurs...
C'est ainsi que depuis le Temps du Rêve, depuis le « Dreaming », la constellation des Pléiades se déplace inlassablement dans la nuit profonde de l’Univers fuyant l'Etoile du Matin.
C’est cette histoire que nous raconte ce tableau de Gabriella Possum Nungurrayi, peintre de l’École Aborigène née en 1967 et dont le tableau fait part d’une merveilleuse exposition actuellement encours au MAMAC de Nice.
J’avais eu, il y a quelques temps, un aperçu de l’Art Aborigène lors d’une visite au Musée des Arts Premiers au Quai Branly à Paris ; une belle découverte.
Cette exposition niçoise qui est entièrement dédiée à cette école de peinture est une pure merveille.
Étrange art que l’Art Aborigène.
Il existe depuis plus de 30.000 ans et décrit les petites histoires qui ont fait la création du monde, et que les Aborigènes appellent le Dreaming ou Tjurkupa, le Temps du Rêve.
Rêve du Lézard-diable de la montagne, Kathleen Petyarre.
Cet art est fait de signes tracés dans le sable ou par des peintures avec des pigments naturels sur de l’écorce d’arbres; un support on ne peut plus éphémère
Chaque signe a une signification et est considéré comme sacré. Leur explication reste réservée aux initiés.
La colonisation de l’Australie a eu comme toute colonisation son lot d’horreurs et d’injustices.
Les aborigènes australiens furent parqués dans des réserves situés dans les grands déserts.
Bergeronette - Rêve de deux hommes à Ilpilli, Pansy Napangati
Ce n’est qu’en 1970 qu’un enseignant australien du nom de Geoffray Bardon qui avait été envoyé dans les réserves pour travailler à l’assimilation des aborigènes à la vie occidentale, va s’employer à faire connaître cet art.
Il va réussir à convaincre les anciens à faire une grande fresque murale qui parlait du Dreaming de « La Fourmi à Miel qui Rêve » ; les négociations avec les anciens furent longues et laborieuses car certains des signes étaient interdits aus femmes et aux enfants…
Cette fresque aujourd’hui disparue, sera la première manifestation picturale connue en tant qu’Art Aborigène, sortant de son cadre réligieux et magique remontant à la Préhistoire.
Rêve de chenille, Lorna Fencer Napurrula.
Petit à petit, les artistes aborigènes vont développer leur style, leur technique et les matériaux utilisés (acrylique sur toile aujourd’hui).
Le monde occidental va apprendre à connaître cette forme d’expression artistique où le magique n’est jamais loin (n’oublions pas que chaque tableau, malgré qu’il soit abstrait, représente une histoire) et où la beauté purement picturale est toujours présente.
Il est d’ailleurs étrange d’imaginer que ces toiles, qui pour nous, occidentaux sans connaissance, restent une simple manifestation de beauté abstraite alors que pour les initiés elles racontent la Création du Monde
Le Mamac de Nice a eu la très intelligente initiative de lui consacrer une exposition grâce au concours de deux collectionneurs privés de la région; c’est ainsi que 58 merveilleuses peintures peuvent être admirés jusqu’au 10 février 2008 au Musée d’Art Moderne de Nice.
Une exposition à ne pas manquer sous aucun prétexte
Pour terminer ces cette série, mon préférée : Le Rêve des Feuilles Médicinales du Bush par Jeannie Petyarre.
mon p'tit bonheur du jour
que d'être venue te voir
même bonheur tout court,
encore que le soir
n'est pas venu mais que le grand
risque de ne pas s'apercevoir
que je l'attends :))
Rédigé par : marie.l | 19 novembre 2007 à 13:28
C'était le "Dreaming" poétique de Marie.l ...
Rédigé par : Guess Who | 19 novembre 2007 à 13:59
le problème étant, maintenant qu'il y a plus de vingt ans que cet art est devenu célèbre, de permettre aux artistes d'évoluer s'ils le veulent, et d'éviter l'assèchement et le pseudo-art pour touristes et un rang au dessus pour galeriste
Rédigé par : brigetoun | 19 novembre 2007 à 15:11
Merci pour ce voyage au coeur des couleurs et des formes.
femmetheatre.blogspot.com/
Rédigé par : Ophelie | 19 novembre 2007 à 16:57
Dieu que c'est beau ! Et les formes, les couleurs, l'histoire : tout est magnifique. Heureuse idée, Guess, de nous en faire profiter. En regardant le dernier tableau, j'ai l'impression de sentir une brise légère. Je me laisse emporter. Je suis réellement sous le charme.
Bizzzzzzzzzz
Rédigé par : marie turpault | 19 novembre 2007 à 19:12
Ces tableaux ont un relief extraordinaire, particulièrement le dernier!
Rédigé par : LaTartine | 19 novembre 2007 à 19:16
je ne vais pas écrire dans le nouveau...mais "que c'est beau" ces histoires !
Sais-tu que mon "dada" à moi c'est l'astrophysique ? Ces contes sont faits pour concilier le ciel et la terre entre lesquels nous sommes enfermés...
Rédigé par : wictoria | 19 novembre 2007 à 21:37
Voix aborigènes
des myriades d'étoiles
un champ magique
Que ces toiles sont belles!!! Echeveaux de couleurs entremêlées, la beauté d'un peuple, une culture à protéger. Bravo pour ce partage!
Rédigé par : Ossiane | 19 novembre 2007 à 23:55
merci pour cette invitation illustrée à relire "le chant des pistes " de bruce chatwin
Rédigé par : amichel | 20 novembre 2007 à 03:29
Emerveillée par les images et ce qu'elles représentent ainsi que par ces petits morceaux de rêve à travers ces oeuvres picturales. J'ai noté Musée d'Art Moderne de Nice jusqu'au 10 février Intéressant
Rédigé par : Monique | 20 novembre 2007 à 23:56
c'est absolument fantastique: quelle détail comme si je le ressentais sous mes mains!
Rédigé par : julie70 | 21 novembre 2007 à 07:29
Guess, je ne te savais pas grand admirateur de l'Art Aborigéne.
Un petit aperçu
Depuis Nice
Tandis que depuis l'Australie
Moi je te suit!
Rédigé par : Cristina M | 21 novembre 2007 à 15:09
super,belle ballade ,belle images de votre monde .merci a vous
Rédigé par : bibi | 09 janvier 2010 à 16:29
Merci Bibi
Rédigé par : Guess Who | 11 janvier 2010 à 09:44
Un voyage magique au coeur de la création...
Rédigé par : Melie | 24 janvier 2010 à 06:35
cool c trop manifique
Rédigé par : talora | 09 février 2010 à 16:27
talora pour etre corecte en dit pas compsa desoler mais c'est vrai non ?
Rédigé par : sherine | 09 février 2010 à 16:29
Bonjour et Bravo pour votre blog.
Pour les amoureux de l art aborigene d Australie, voici quelaues ouvrages de reference sur le sujet sur mon site internet : http://www.artsdaustralie.com/fr/bibliographie.php3
Bien a vous
Stephane Jacob
Galerie Arts d Australie Stephane Jacob
www.artsdaustralie.com
Rédigé par : Galerie Arts d Australie Stephane Jacob, Paris - galerie d art aborigene | 19 février 2010 à 11:27