Un instant de grâce : mes pas me conduisirent ce soir vers l'église Saint Séverin et déjà l’orage grondait au loin…
L’église était ce soir là sombre, comme il sied à toutes les églises d’être !
En passant le portail j’ai été accueilli par les sourires silencieux du curé (mon Dieu qu’il était jeune, 35 ans à peine…) et des deux SFD de service (sans âge…)
La grande nef était vide… vide de rien…
Point de chaises accueillant une petite vieille, point d’âmes en peine priant pour leur salut.
Juste au fond, une faible lumière éclairant les colonnes de la palmeraie de pierre.
Dans le noir profond cette lumière attirait tous les visiteurs comme des papillons de nuit ; nous tournions autour admirant sa beauté, cet élan de pierre végetale vers une autre lieu, vers un absolu de beauté et de paix.
Le orage grondait désormais et la pluie tombait à torrents, chantant à l’unisson avec l’instrument de l’organiste, lumière sonore au milieu des ténèbres de la nef vide.
Regarder cette touriste, qui dans un moment de repos, allume un cierge, rendant grâce à la paix des lieux.
Les notes de l’orgue s’élèvent dans les airs, sorte de rayons de lumière invisibles, dégageant des parfums capiteux et pourtant sans odeurs.
Les bénédictions de Bach, Reger ou Vierne descendaient sur nous tels les cœurs du Saint Esprit ….
Et les goûtes de pluie battant les basses de la mélodie…
Passer le temps …….. déambuler dans les allées…… revenant sans cesse dans la "palmeraie" du déambulatoire..... tourner et tourner encore..... attendant la fin de l’orage qui gronde dehors……. sourire au curé chaque fois que l’on le croise ….. attendre la fin de la pluie…… ou attendre la fin des temps ….. priant….. rendant grâces …….
Un moment de bonheur................
Et puis l’orage s’en va, la pluie tombe et l’organiste ferme son instrument ; il est temps de rejoindre mon hôtel…
Ce soir, dans les Carnets de Poésie de Guess Who, à la demande de Nina, un peu de Pétrarque.
Vous avez écouté Marie-Claire Allain dans un extrait de la Toccata, Adagio ety Fugue BWV 564 en ut majeur de J.S. Bach
Merci pour ce beau décor, propice à la réflexion comme tu le dis si bien.
Rédigé par : Annie-Claude | 17 juin 2007 à 21:57
j'ai connu bien des moments de ce genre à Saint Séverin, de moins en moins parce que les touristes sont parfois polluants. Mais l'endroit est merveilleux, et bien mis en scène
Rédigé par : brigetoun | 18 juin 2007 à 08:01
Je connais le Saint Severin de Toulouse : je ùme demande dans quelle ville est celle-ci (ou alors j'ai loupé un épidose ?)
Rédigé par : wictoria | 18 juin 2007 à 09:46
* Wictoria : Dans ta ville, Paris ! En plein quartier latin...
Rédigé par : Guess Who | 18 juin 2007 à 10:26
ah bon ! je me disais aussi...entre nous j'adore les voûtes ! Souvenirs de ma jeunesse à l'ombre du cloître ;)
Rédigé par : wictoria | 19 juin 2007 à 10:29
Je reviens sur la pointe des pieds juste pour chuchoter que je suis ravie de retrouver le blog avec son nouvel habillage. Bravo !
Chhhutt, je vais allumer un cierge.
bises
Rédigé par : Pam | 19 juin 2007 à 13:22
Eclat de rire en visualisant Pam qui passe sur la pointe des pieds pour allumer un cierge ! C'est que tu as tellement bien décrit l'ambiance de ce moment exceptionnel, que j'ai l'impression d'y être moi aussi.
J'ai le souvenir d'un tel moment de grâce dans l'abbatiale de Conques, un soir de juin l'an dernier après le départ des touristes. L'éclairage était focalisé sur une Annonciation sculptée dans la pierre. Un moine Prémontré jouait de l'orgue, et puisait dans un répertoire léger. A cette heure tardive, les tribunes étaient accessibles aux quelques visiteurs, pour la plupart des marcheurs du Chemin de Compostelle. On y a passé un très long moment, le coeur en fête, avec tous ces cadeaux qui couronnaient une belle journée de marche: un édifice magnifique, les vitraux de Soulages et les chapiteaux romans à hauteur des yeux et l'orgue qui emplissait l'église.
Ultreïa!
Rédigé par : LaTartine | 19 juin 2007 à 19:55
Même dans le silence, marcher dans une église ressemble un peu à une musique. On y met le rythme et le recueillement. Les colonnes se suivent dans une alternance d'ombre et de lumière
Rédigé par : JC-Milan | 19 juin 2007 à 23:02
C'est magnifique ! Un grand Merci.
Rédigé par : Le Chat! | 23 juin 2007 à 22:56
beau billet que celui-ci, toccata et fugue de Bach comme les jours qui souvent sont divins, il suffit de le vouloir...bises sous le charme...
Rédigé par : double je | 24 juin 2007 à 15:18