Je m'avance doucement et avec précaution.
Quand vous arrivez dans un petit village, vous avez habituellement une nuée de petits enfants qui courent vers votre voiture en criant et en s'agitant.
Ils se jettent sous les rues de votre 4X4 dès que vous abordez la première ruelle.
Et il vaut mieux prendre des précautions avec les enfants; les hommes qui les suivent pour vérifier les motifs de l'algarade qu'ils provoquent ne sont pas vraiment accueillants si jamais vous faites peur à leurs petits. Avec un peu de chance, vous apercevrez au loin des ombres habillées de noir, un voile sur le visage, s'enfuyant vers l'intérieur des maisons; les mères...
Ici, rien, pas une âme, pas un cri.
Le spectacle de l'ancienne palmeraie assoiffée, est désolant, des cadavres d'arbres couchés par le vent jonchent le sol.
Je me trouve aux portes d'un village abandonné par ses habitants, un village mort !
La nuit va vite tomber, et je n'aime pas rouler la nuit hors piste.
Je décide donc de bivouaquer pour la nuit ici. Je me gare au loin de l'entrée du village abandonné.
Ce n'est pas le bois mort qui manque aux alentours pour faire un beau feu de bois qui me permettra de préparer un repas chaud : les saucisses de Frankfort en boite, doucement grillées, avec de la moutarde seront délicieuses, pour boisson, de l'eau que j'avais réussi à garder fraîche dans le caisson de réfrigération. Dessert ? Des demi-pêches au sirop ! Et un nescafé pour m'aider à retrouver le sommeil.
Un repas de sultan dans cet endroit...
Je décide de passer la nuit à l'arrière du 4X4. J'ai encore à l'oreille des histoires de chauffeurs qui ayant dormi à la belle étoile se sont retrouvés le lendemain partageant leur couche avec un serpent qui essayait de se protéger du froid des nuits du Hijaz. Et j'ai pu apercevoir brièvement quelques spécimens de vipères des sables.
Je resterai longtemps veillant sur le feu, seul dans ma ville fantôme sous la nuit étoilée.
La tasse de nescafé chaud me réchauffe les mains.
Partout le silence, interrompu seulement par quelque petit rongeur pourchassé par un oiseau de la nuit... Il fait froid ... pas plus de 20 degrés... le gel après avoir subit 43 ou 44 degrés dans la journée...
Pourquoi tout le monde est parti ? Que s'est il passé ici ? Une maladie qui aurait emporté tout les habitants du village ?
Un rezou venant des montagnes du Nord ? Je sais qu'il y en avait encore dans la région il y a moins de 10 ans...
Ma pensée vagabonde longtemps... depuis toujours des choses effroyables se sont passées dans ce désert.
Des mots lus dans les livres d'un autre aventurier (un vrai, celui là !) qui a bien connu ces lieux me reviennent en tête !
Demain, c'est décidé, je vais explorer chaque ruine pour essayer de découvrir ce qui a causé la mort de cette ville !
A suivre
PS : J'ai parlé d'un aventurier, un vrai ! Dans la série concours idiots, devinez de qui je parle ! Je vous donne un indice : ce fut un écrivain ! Il y a deux possibilités ... trouvez lesquelles... une est plus logique que l'autre dans le contexte de cette balade... donnez les deux noms, trouvez à qui je pensais, j'offrirai un de ses livres au gagnant !
comme j'aime les concours idiots
je pense à Henri de Monfreid et
Thomas Edward Lawrence
et tu pensais T.E. Lawrence
j'en ai d'autres en réserve ...
Rédigé par : double je | 07 novembre 2005 à 23:35
en réfléchissant tu pensais tout de suite à Henri de Monfreid, donc je rectifie...
Rédigé par : double je | 07 novembre 2005 à 23:51
Je ne sais pas...
Mais l'aventurier qui écrit sur ce blog me plait bien!... Super suspens!
Rédigé par : virginie | 08 novembre 2005 à 00:22
Ca doit être impressionnant de passer la nuit tout seul dans un village fantôme. Quel courage! Remarque, il n'y avvait rien d'autre à faire. C'est quoi un rezou?
Rédigé par : Ossiane | 08 novembre 2005 à 00:47
Hola Guess...
J'attends déjà de savoir ce qui va se passer demain à la découverte de cette ville... Tu nous mets l'eau à la bouche, et Dieu sait si c'est important dans ce désert des temps moderne -je sais, c'est un peu facile- Quant à l'écrivain aventurier... (bien que le terme "d'aventurier"... soit bien difficile à définir... Surtout quand c'est bon ton de se le prétendre après être passé au "vieux campeur")... Elisianne m'a coupé l'herbe sous le pieds pour trouver qui est l'écrivain aventurier.. Je vais proposer à tout hasard Blaise Cendrars (mais De Manfried me semble mieux passer.. Ce d'autant plus que je ne sais si Cendrars avait été trainer ses guêtres dans le monde arabe:)...
Rédigé par : Miradas | 08 novembre 2005 à 03:38
Paysage désolant...
Tu n' avais pas non plus le choix ou conduire à l' aveugle et te perdre ou dormir paisiblement avec les fantômes!
Quant à ton concours? Pourquoi pas essayer? Je fouille dans mes mémoires et je me souviens que Mondo, lui aussi a dormi dans un quelconque désert...
Mais je continue à imaginer le reste du récit...
Rédigé par : Cristina M | 08 novembre 2005 à 07:17
Aucune idée, mais j'attends la suite fébrilement. Fort belle histoire, Guess.
Rédigé par : Annie-Claude | 08 novembre 2005 à 07:28
Guess.. mais ki cé cet aventurier?? du temps de Manfreid ou de Lawrence il n'y avait pas de 4x4 .. alors??? Je tire une langue longue comme ça !!!!
Rédigé par : Andrée | 08 novembre 2005 à 10:40
moi aussi je penche pour H de Monfreid, encore qu'il officiait en face de l'Arabie. Magnifique histoire.
Rédigé par : holoturie | 08 novembre 2005 à 10:47
Zut, la suite n'est pas encore là!
Rédigé par : virginie | 09 novembre 2005 à 09:05
Virginie : l'auteur a eu hier trop d'avendures au bureau pour avoir envie d'écrire ! Ce soir promis !
Double Je : Moi je vais finir par t'exclure de mes concours idiots !Cependant tu n'as pas complètement gagné he he, car tu est revenue en arrière sur ta première impression !
C'était bien Lawrence que j'avais en tête, car il a vécu quelques temps à Yanbu, la ville où je travaillais.
Monfreid, comme le dit Holuturie, sévissait plutôt en face en l'Egype et la Somalie, ainsi que le Yemen; je vous ai dit, à l'époque je vivais au bord de la Mer Rouge et je voyais passer tous les jours des boutres, alors je pensais souvent à lui.
Ossiane : Rezou est le mot pour des opérations de banditisme faites par le nédouins aux dépens des petits villages tel que celui que je j'ai décrit. Je ferai une note rien que sur la pratique du Rezou.
Pour les autres : merci d'avoir participé. Vous auriez pu parler aussi de Kessel (Fortune Carré et son livre de souvenirs sur la trace des marchands d'esclaves en compagnie de MOnfreid justement)et Saint Exupéry qui a de très belles pages sur les nuits passés dans le désert à la belle étoile.
Ce soir la suite ...
Rédigé par : Guess Who | 09 novembre 2005 à 09:41
Tiago,
moi je trouve que tu es injuste, tant pis tu n'auras pas à m'exclure, je jouerai sans rien dire , juste pour le plaisir, na!!!
Alors c'est quoi le lot de consolation ?
"les sept piliers de la sagesse?"...sourire
Rédigé par : double je | 09 novembre 2005 à 11:01
p.s
comme quoi les premières impressions sont souvent les bonnes et quand on se met à trop réfléchir , le discernement se trouble et induit en erreur...
Rédigé par : double je | 09 novembre 2005 à 11:26
Tu dois garder des souvenirs fabuleux de cette période de ta vie?
Comme tout le monde, j'atends la suite des aventures!
Rédigé par : cristina | 09 novembre 2005 à 16:44
c'est beau!
moi aussi je suis avide de lire la suite!
que s'est-il passé dans ce village?
Rédigé par : bourrique | 09 novembre 2005 à 20:48
- Bourrique : vennant d'une si grande spécialiste du feuilleton plein de suspens, je me sens flatté !
- Cristina : plein de souvenirs. Au fait ce fut la période qui ma vu passer au stade d'Homme.
- DOuble Je : Ou "Secrets de la Mer Rouge" ... ou encore "Terre des Hommes", qui contient les plus beaux textes sur le désert que je connaisse.
Rédigé par : Guess Who | 09 novembre 2005 à 21:47
"Terre des hommes" serait mon choix...
Rédigé par : double je | 09 novembre 2005 à 23:19
il pourrait s'agir des conséquences d'une attaque du champignon "fuzarium oxysporum". Plus de palmier, plus de vie...
J'ai trouvé cela par hasard, dans un bouquin de botanique. C'est peut-être une mauvaise info.
Rédigé par : holoturie | 04 août 2006 à 19:48