Mes mains souillées d’iniquités, comme les
ouvrirais-je ?
Mes regards hallucinés par la chiourme, où les porterais-je ?
A fils des hommes, qu’ajouter ?
la terre endure bien des horreurs mais l’âme endure
cent fois pire !
Oh bravo ma prime jeunesse et à toi lèvre indomptable
qui a du galet appris l’art de la tempête
et face aux rafales, la riposte du tonnerre
oh bravo ma prime jeunesse !
Tu m’as enraciné si fort dans le sol, que ma pensée
a reverdi !
Mis tant de clarté dans le sang, que mon amour a même pris
le pouvoir et la signifiance du ciel.
Je suis à présent pur de bout en bout
tout ensemble objet inutile aux mains de la Mort
et proie décevante, entre les griffes du rustre.
Ah fils des hommes, qu’ai-je à redouter ?
Mes entrailles – prenez-les moi ; j’ai chanté !
Prenez-moi la mer avec les blancheurs de ses
Aquilons,
le large vitrage où balancent tant de citrons,
ces mille ramages épars, et cette jeune fille – celle
qu’il m’a suffi d’effleurer une pour que sa joie me
comble –
prenez-les pour moi donc : j’ai chanté !
Prenez-moi les rêves, comment les déchiffrerez-vous ?
Prenez-moi la pensée, où l’exprimez-vous ?
Je suis à présent pur de bout en bout.
Du baiser de ma bouche j’ai comblé de joie un
corps virginal.
Du souffle de ma bouche j’ai coloré le pelage de la mer.
J’ai distillé en îles toutes mes idées.
Sur ma conscience, j’ai bien pressé le citron.
Merci...Vraiment très beau...!
Le mutant est celui qui
"dépassant sa souffrance de phenomène torturé,est capable avec ses mains de construire des manches qui,une fois terminées, deviennent escalier de lumière".
Daniel Pons
Rédigé par : moira | 01 mai 2007 à 21:10