Reprenons notre course vers l’Ouest et continuons à regarder ce beau vieux nanar de Stagecoach.
Je lis ici et là, que Jonh Ford se serait inspiré de la nouvelle de Maupassant, Boule-Suif, pour écrire son film.
Bien, Maupassant fut un énorme talent littéraire et avait un don particulier pour analyser les plus infimes recoins de la nature humaine … de là le transformer en auteur précoce de scénarios de westerns il y a un pas que mon admiration pour l’illustre écrivain ne fera pas faire !
Vous souvenez du film : un certain nombre de personnages s’installe dans une diligence et s’en va vers son destin.
Boule de Suif ce n’est pas tout à fait pareil … les personnages s’installent bien dans un carrosse mais pour fuir les Prussiens … le méchant veut coucher avec Boule de Suif prostituée et finira méprisée par les autres bourgeois compagnons de voyage.
On voit bien, une critique de la bourgeoisie égoïste…
Dans Stagecoach rien de tout ça.
Certes il y a bien un cdiligence, on est bien poursuivi parfois par des indiens à la place des prussines, mais les relations entre passagers sont tout à fait différentes.
Ici nous avons que des personnages ayant un passé à se reprocher (prostituée, médecin ivrogne, joueur professionnel, banquier véreux et pour finir le hors la loi sympathique qui poursuit une vengeance …)
Et ces personnages vont tout le long du film nous prouver que malgré leur passé douteux tout homme ou femme peut renaître par le courage et l’abnégation.
Thèmes on ne peut plus importants aux yeux de la société américaine où tous ses enfants ont laissé derrière eux un passé fait de pauvreté et parfois de crime pour se lancer dans l’aventure de la conquête vers l’Ouest .
Bref, on est loin de Maupassant et sa critique de la bourgeoisie normande …
Et puis, une petite analyse de l’historique du scenario vous montrera que, même si John Ford a pu lire Boule de Suif pendant l’écriture du film, les origines de l’histoire viennent d’ailleurs.
Le scénario est tiré directement d’une nouvelle de Ernst Haycox qui lui-même s’est basé sur une histoire, The Outscasts of Poker Flat, écrite par Bret Hart où nous retrouvons certains des personnages de Stagecoach
Et cette nouvelle, fut elle, écrite en 1869 alors que la publication de Boule de Suif date de 1880.
Voilà, que les admirateurs de Maupassant me pardonnent ce petit rappel des faits …
Et puisque nous sommes en train de parler de vérités vraies à propos de ce film, quid des indiens ?
Ugh …. Effrayants n’est ce pas ?
Et c’est quoi ces indiens de pacotille ?
Ben … ce sont de vrais indiens !
A un détail près !
Le film nous présente une ordre d’apaches affamés de sang et scalps des visages pâles … et John Ford utilisera effectivement, comme figurants, les indiens qui vivent dans la réserve … qui eux sont de pacifiques Navajos !
Donc, encore un mythe qui s’en va … l’autre qui nous est tombé sous la tête pendant notre séjour fut la tristesse de l’apéro du soir … arrivés sur place, nous nous sommes apprêtés pour savourer un merveilleux coucher du soleil en dégustant une agréable boisson alcoolisée que nous voulions nous procurer au General Store du coin … patatras, nous étions en pleine réserve indienne où la vente de boissons spiritueuses et autres eaux de feu est strictement interdite, même aux touristes !
Nous avons du donc nous contenter de … « ceci » …
Quant au film, il reste un chef d’œuvre qui ne se voit plus … et qui à lsa sortie va obtenir 7 nominations aux Oscars … il en obtiendra finalement que deux, celui du Meilleur Second rôle et celui de la Meilleure musique.
En face il avait un autre monument du cinéma et qui plus est, en couleurs !
Cette année là, ce fut l’année d’Autant Emporte le Vent …
A suivre
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