Depuis hier, la poésie de "Mare Nostrum" est orpheline.
Andrée Chedid, l'une de ses grandes figures s'en est allée pour son dernier voyage.
Elle symbolisait l'âme du brassage des cultures en Méditerranée : née au Caire de parents libanais, elle arrivera en France à l'âge de 26 ans après un séjour de quelques années au Liban.
Romancière et poétesse de grand talent, sa vaste oeuvre littéraire s'exprimera aussi bien en français, qu'en anglais et arabe.
Relisons encore une fois l'un de ses beaux poèmes.
Où la mer lentement progresse,
là-bas, reposent les îles.
Sur l'eau accablé de ténèbres,
l'homme recueillait les promesses
d'un soleil bientôt absent.
De ce temps-là, le vent des démesures se laissait boire,
les colonnes du silence veillaient.
Au loin, la mer délaisse son noueux combat ;
Embrasse l'île envoilée. Se confie, éprise.
Là-bas,
la terre ne parle pas pour rien.